Lorsque l’on apprend une langue, on parle souvent d’accents. Il est très commun de voir des articles et des conseils sur comment gommer son petit accent français… mais presque jamais comment reconnaître les différents accents britanniques ! Comme partout, il existe des différences entre le Nord et le Sud. Les disparités se creusent quand on traverse une frontière : l’accent irlandais n’est pas du tout le même que l’anglais !
Il n’y a pas de secret, pour se faire à un accent, il faut habituer son oreille. Pour cela, il existe plusieurs techniques. La plus facile reste d’écouter la radio anglophone, ou encore de rattraper son retard sur les derniers épisodes de sa série favorite. Une autre façon et, bien sûr, la plus efficace : apprendre sur le terrain !
Aujourd’hui nous allons parler d’accents forts et reconnaissables, qui prêtent parfois même à sourire. Pas de panique, lors de votre apprentissage avec ELI, peu importe l’école de langue et le pays choisi, vous serez formé à un anglais neutre, avec des enseignants rodés. Petite anecdote : même les british prennent des cours d’anglais, le plus souvent pour atténuer leur accent jugé très corsé !
Allez, papier, stylo et on est parti pour découvrir les différents types d’accents en Grande-Bretagne et comment les départager à coup sûr !
L’accent anglais
C’est sans doute l’accent auquel nous sommes le plus habitués et le plus utilisé par les enseignants francophones durant leurs leçons. Il est parfois désigné comme posh (snob) par certains, mais c’est en réalité l’accent “londonien” auquel les gens font référence. C’est ce qu’on appelle le “RP” ou “Received pronunciation”, à savoir l’accent le plus neutre. Il se caractérise par ses longues voyelles et ses “r” absents en fin de mots. C’est l’accent typique de la série Downton Abbey par exemple.
Un accent également très connu outre-Manche est l’accent de l’East End, le sud-est de Londres, également appelé “Cockney”. C’est une prononciation plus machée et qui autrefois était très mal vue, car associée aux milieux plus populaires des travailleurs et à l’argot. Elle se différencie de l’accent londonien traditionnel par l’absence de prononciation des “h” en début de mots. Le “t” a tendance à disparaître, par exemple “water” deviendra “wa’er”. Le fameux “th” devient également “f.”
Un des accents auparavant boudés et très appréciés aujourd’hui est le “Brummie”, originaire de la région de Birmingham. Il est notamment utilisé dans la série Peaky Blinders. On le reconnaît grâce à son intonation tombante, ses “I” qui se transforment en “oy” et ses “u” en “oo” (très utilisés dans les jurons.) L’acteur principal, Cillian Murphy, dit avec humour que lui-même regarde la série avec des sous-titres.
Il faudrait un article entier pour parler seulement des accents anglais ! Comme celui du Yorkshire, des Midlands, le Malcunian (Manchester) ou Salfordian (Salford) etc. Un bon exemple de mixité à l’anglaise est l’ancien groupe One Direction, où les membres ont tous un accent très différent.
L’accent écossais
L’accent écossais est peut-être le plus reconnaissable de tous. On peut le différencier des autres par ses “R” très marqués et roulés (qui pourraient faire penser à une articulation latine). Les voyelles sont également plus longues. Encore une fois, les Écossais n’ont pas la même prononciation d’une partie ou d’une autre du pays ! L’exemple type est le “glaswegian” accent, c’est-à-dire l’accent de Glasgow, un des plus forts qui existent. Lorsqu’il est forcé, même les anglophones n’y comprennent rien !
Démonstration avec un sketch de l’émission SNL avec le très célèbre James McVoy qui joue les pilotes écossais face à un équipage américain qui n’y comprend rien. C’est très drôle et rassurant : les Français ne sont pas les seuls perdus !
(Allez, pour cette fois vous avez le droit de mettre les sous-titres, on vous l’accorde.)
Dans un registre plus neutre, l’acteur Gerard Butler montre son accent écossais un peu plus neutre, mais tout de même identifiable. Il a d’ailleurs l’habitude de le forcer une fois de retour au pays, car ses longues années d’expérience aux États-Unis ont adouci sa prononciation :
L’accent gallois
Le “welsh” est plus doux que ses comparses nordiques. Cependant, les habitants sont très fiers de leurs racines gaéliques et apprennent le dialecte généralement à l’école ! Il est nécessaire d’en savoir un minimum sur le gallois si l’on veut se retrouver dans les transports, ou regarder la météo tranquillement… Plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on ne sait pas lire cette langue avec plus de consonnes que de voyelles. Si vous décidez d’apprendre l’anglais avec ELI dans les alentours de Cardiff, la plupart des écoles proposent même des initiations au gaélique !
La prononciation galloise fluctue plus que l’anglaise, avec des intonations plus marquées et des voyelles plus longues. On qualifie parfois le gallois de “chantant”.
En attendant, vous pouvez vous entraîner avec l’acteur Taron Egerton, qui a appris à tout Hollywood à prononcer le nom de sa ville natale : Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. (Ce n’est pas une faute de frappe.)
En anglais traditionnel, on traduit ce nom par : “The church of Mary in the hollow of the white hazel near the fierce whirlpool and the church of Tysilio by the red cave” soit “L’Église de Sainte-Marie dans le creux du noisetier blanc près du tourbillon rapide et l’église de saint Tysilio près de la grotte rouge”. Oui, ce n’est pas très pratique pour envoyer une carte postale.
L’accent irlandais
Tout comme son île, l’accent irlandais est principalement séparé en deux : l’Irlande du Nord, rattachée à la Grande-Bretagne, et l’Irlande du Sud, soit la République d’Irlande. Comme dans beaucoup de pays, le “Northern Ireland” accent est considéré comme plus difficile et plus fort. Encore une fois, c’est une prononciation “rhotique” avec des “R” importants et une intonation assez tombante en fin de phrase. Les Irlandais ont également tendance à bouder le son “th” qu’ils changent pour “t” ou “d”. Les voyelles sont très courtes pour accentuer davantage les consonnes, surtout en fin de mot.
Démonstration avec la Derry Girls que l’on vous conseillait dans les séries à regarder en fonction de votre niveau de langue. Cet extrait humoristique, en plus de montrer les différences entre catholiques et protestants est un exemple type du changement de prononciation entre Irlande du Nord et du Sud :
Si un exemple n’est pas suffisant, l’actrice Saoirse Ronan (son prénom qui se prononce “Sœur-chat” est un indice sur ses origines) a donné plus d’une leçon durant des interviews.
Prêts à mettre vos talents d’imitateurs à profit ?
Une fois habitué à ces accents, pourquoi ne pas tester votre oreille directement sur place ? Vous pourrez par exemple marcher dans les pas des acteurs et actrices dont vous connaissez à présent l’intonation sur le bout des doigts.
Que d’idioties dans la partie sur le Pays de Galles !
1) On ne parle pas du tout “gaélique” au Pays de Galles, on parle… gallois, tout simplement ! Le gaélique (ou plutôt les gaéliques, car il s’agit d’un groupes de langues très proches et non d’une seule) est parlé en Irlande et en Écosse, et n’a qu’une parenté distante avec le GALLOIS.
2) Le gallois n’est pas un “dialecte”, mais une langue à part entière !